Le premier objectif est l’escalade de la coulée de calcite au plafond de la galerie une centaine de mètres avant son terminus, la meilleure option pour découvrir une galerie supérieure. Une perceuse a été amenée pour franchir le surplomb, mais elle ne démarre pas… serait-ce dû à l’humidité et les bains successifs (malgré le sac étanche) lors de la progression ? Après quelques essais et un peu de patience, c’est bon, la voici qui perce à nouveau ! On attaque donc la remontée : 2 chevilles, 2 étriers et hop, une plateforme naturelle est atteinte : les deux derniers mètres se franchissent en libre et un amarrage naturel permet de sécuriser la corde. En haut, c’est la queute… l’arrivée d’eau sort d’une fissure centimétrique au plafond et le semblant de galerie que l’on devinait depuis le bas n’est qu’une niche concrétionnée. Dommage, mais nous voilà fixés, et nous pouvons entièrement déséquiper cette escalade.

Nous enchainons par le deuxième objectif de la journée : la poursuite d’une galerie latérale aperçue avec Tristan lors de l’expédition de Juin : sur la première ligne droite, elle se caractérise par une fracture bien visible au plafond. Marc et Denis partent en reconnaissance, Paul et Jérôme lèvent la topo… Après un passage bas et boueux, le plafond se relève et la progression se poursuit agréablement dans une galerie d’un mètre de large sur 3-4 mètres de haut en moyenne. La boue est remplacée par un plancher de calcite et quelques gours à sec. Un passage double contribue à réduire les dimensions du conduit, mais au-delà les dimensions redeviennent confortables jusqu’à un gros bloc en travers de la galerie. Son franchissement ne pose pas de difficulté, cependant la suite devient boueuse et la galerie se divise en 3 conduits… le plus gros est exploré à quatre pattes sur quelques mètres, mais la suite est laissée pour plus tard car le plafond tend à s’abaisser. Cette galerie est baptisée la galerie des « Culs tremblants »… Un léger courant d’air parcourt la galerie. Des placages de sédiments fins varvés sont observés par endroits sur les parois. La galerie se serait donc comblée à une certaine époque puis ultérieurement, les sédiments furent évacués par une circulation d’eau aujourd’hui tarie.

Nous faisons demi-tour, prenons un repas froid dans la Galerie 13, remettons les combinaisons étanches dans leur intégralité et repartons en direction de la sortie. Le chemin du retour sera plus compliqué car les combinaisons de Denis et Paul se transforment progressivement en passoires et ce sera bien mouillés et transis qu’ils rejoindront la galerie des Épées…

Nous ressortirons fatigués mais contents de cette belle expé un peu avant minuit soit après 13h30 passés sous terre.

Suite à cette expé, le développement du réseau passe à 34'912 m.

escalade_galerie_13.tif, nov. 2022

cul tremblants.tif, nov. 2022