David nous accompagne jusqu’à la salle du Col, histoire de passer un peu de temps ensemble et c’est avec une pointe de regrets qu’il nous abandonne à nos explorations. Les conditions sèches favorisent une progression rapide et, après quelques pas perdus dans la galerie homonyme, nous nous baignons bientôt dans Fangine. Il faut être motivé (ou désespéré ?) pour installer un bivouac derrière cet obstacle… C’est avec soulagement que nous retrouvons nos affaires et avalons une petite soupe avant d’attaquer la pointe à une petite heure de progression.

Il est 17h lorsque nous rejoignons notre dernier point topo. Soucieux de ne rien laisser au hasard, nous suivons consciencieusement le courant d’air pour nous engager dans les Oubliettes. Cent-trente mètres de topo plus loin nous décrétons d’un commun accord que les volumes espérés restent du domaine du rêve et c’est le cœur un peu lourd que nous rebroussons chemin. Mais où est donc ce fameux courant d’air ??? Un dernier regard sur un passage bas et l’espoir soudain revient. Une galerie remontante rejoint après quelques mètres la base de la Voie Lactée, vaste galerie fossile se développant dans des calcaires spathiques scintillants. Nous optons pour l’amont. Ce dernier se développe en direction du SW sur une succession de fractures et ne semble plus s’arrêter. Large de 1.5-2 m pour une hauteur d’environ 5 m, le puissant courant d’air qui parcourt la galerie confirme que nous nous trouvons bien sur un axe principal du réseau. Les mètres s’alignent les uns après les autres, jusqu’à être à court de feuilles topo. Au total, l’expé nous aura livré plus de 540 m de nouvelles galeries. Il n’y a aucun doute, on reviendra dès que possible !

Le retour au bivouac est long : c’est qu’on commence à être vraiment loin ! La perspective d’une nuit reposante est la bienvenue. Un retour tranquille le lendemain nous permet de ressortir vers 15h, après avoir passé quelques 29h sous terre.

ml

Fangine1.JPG, sept. 2021