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Peu après, elle sera suivie de l’équipe qui se rendra dans la branche NORD, afin de poser les sondes de pression dans le secteur Baudegamu. Dans les puits d’accès au réseau, c’est le défilé. La quinzaine de spéléologues descend sur les cordes. Les kits sont lourds : perforateurs, câbles, batteries, tuyaux et menu matériel.

De son côté, notre ami Millepattes sera chargé d'un premier travail d'entretien pour l'une des stations de surface : la réception GSM étant médiocre, il devra remplacer l'antenne par une autre, plus performante. 20150620_095829.jpg

Au débouché de la Galerie du Graal, les deux équipes souterraines empruntent un chemin différent, c’est ainsi que ce récit ne considère que les événements qui ont eu lieu dans le secteur de la galerie Glaisine. Le récit de l'autre équipe est disponible sur un autre billet.

Notre équipe comportait un spéléologue intéressé par la biospéléologie, soit l’étude des animaux cavernicoles. A cet effet, il déposera durant le trajet quelques crevettes dans les lacs alimentés, de façon à attirer quelques niphargus. Pour nous, c’est la première fois que nous assistons à ce genre de « pèche ». Il faut l’admettre, nous ne savons quelle attitude adopter lorsque nous le regardons faire ! Probablement que le scepticisme l’aura emporté.

Au sein de notre groupe de six, je suis le seul à être déjà allé à l’endroit où nous devons installer notre station radio. Je mène le groupe et mes collègues découvrent les lieux avec émerveillement, dès le passage de la Salle du Col : La Grande Fosse, la Galerie des Lacs et sa progression aisée, la salle MégaBloc, les concrétions de la Galerie des Lucioles. Je souhaitais montrer les départs latéraux des galeries Secrète et Clochette … mais nous verrons le départ de Secrète… au retour !

Après une longue hésitation et recherche du bon chemin, nous adoptons le Shunt Glaisine et nous arrivons finalement au lieu d’installation. Il ne faut désormais plus perdre de temps. Nous sommes en plein courant d’air glacial, nous n’avons pas (encore) mangé et le travail d’installation de la station n’est pas une mince affaire. Nous sommes loin de l'entrée et il est possible que l'autre équipe a déjà une station radio fonctionnelle.

Ni une ni deux, nous trouvons un emplacement bas, protégé par une petite lame de roche : ce sera parfait pour la sonde de pression.

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La longueur du câble de sonde nous donne un rayon possible pour l’installation de la station radio. Les lieux sont tapissés de glaise et la recherche d’un emplacement correct nous occupera encore quelques minutes. Puis, c’est parti. La capsule de protection de la radio est fixée, les câbles connectés, les antennes sont déployées et … avant de fixer le tout, nous tentons un essai de liaison avec l’extérieur.

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La plupart d’entre nous sont déjà glacés et je sens quelques paires d’yeux derrière mon dos, scrutant l’écran du CaveLink.

Ça marche ? Alors.... ça marche ???

Le message ne part pas. Pour économiser les batteries, je découvre que le CaveLink n'émet que par intervalles de 30 minutes. Je décide de changer cette configuration de façon à réaliser nos tests. Plus tard, tout sera remis comme à l'origine.

Le message semble partir puis les LEDs clignotent : du vert, du rouge. Tout cela ne semble faire aucun sens. Et puis, une série de sons stridents redonnent de l’espoir à l’équipe ! Oui, nous avons reçu un SMS ! Notre ami Felix devait être à l’affût et nous confirme bonne réception. Il indique même recevoir des données des sondes de pression ! Et dire que nous sommes en conversation avec le concepteur du système CaveLink, lui qui se trouve à Zürich !

Quelle impression incroyable d’être connecté au monde extérieur dans un endroit pareil, particulièrement hostile ! Tout cela semble incroyable. Nous tentons un échange rapide avec l’ami Millepattes qui n’a pas pu participer à cette incursion. Et Hop ! Deux messages de sa part sont reçus ! Tout fonctionne à merveille, avec une rapidité déconcertante !

Ci-dessous, voici les messages que notre ami Millepattes aura reçu des deux stations souterraines. Notre ami a reçu les SMS à près de 30 minutes d'écart !

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Nous décidons de finaliser l’installation, fixons ce qui peut l’être et prenons soins de rendre chacun des connecteurs électriques bien étanche, sachant que le secteur se noie complètement, plusieurs fois par année.

Une fois terminé, nous remplissons nos sacs et empruntons le chemin de la sortie avec la joie de la mission parfaitement remplie. Le pique-nique sera avalé dans un secteur moins frais. Sur le chemin du retour, Miguel récupérera les quelques crevettes déposées à l’aller et … nous constaterons l’imparable efficacité de sa technique de chasse/pèche ! Plusieurs niphargus seront prélevés, à divers endroits du Réseau des Fées. Ceux-ci seront envoyés à Paris, pour analyse, de façon à en apprendre davantage sur ce gigantesque réseau de galeries qui recèle encore d’innombrables secrets.

Niphargus_ictus.jpg source photo niphargus : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Niphargus_ictus.jpg

Trichaphaenops_sollaudi__Jeannel_.JPG Trichaphaenops, source photo : Miguel Borreguero

Au terme de la remontée des 150m. de puits, il est 21h00. Une bière clôturera agréablement cette incursion de 12 heures passées sous terre.