Etant un peu moins matinal que Pierre et CAD, c’est seulement vers 9h00 que nous avions rendez-vous au parking des Fées. Après avoir reparti le matériel, c’est à 10h00 que nous pénétrons sous terre. Nous constatons avec surprise et soulagement que la corde du puits de la Cathédrale a été changée. Nous en avions prévu une pour le faire, dommage… En bas du puits de la Peur, nous gardons notre matériel vertical pour la suite et nous engageons dans la galerie du Graal. Je suis le seul à connaître la cavité (un peu…) et mes compagnons ne sont pas déçus. Arrivés dans la galerie Pinpin puis à la jonction avec la galerie des Nymphes ils sont de plus en plus impressionnés par les dimensions de la cavité. Nous arrivons dans la galerie des Epées au niveau de la place de stockage des embarcations. David a prévu pour l’occasion de descendre 3 énormes chambres à air de tracteurs, Jérôme une pompe de compétition quasi neuve. S’ensuit une sportive séance - « ... et les Shadoks pompaient... ».

Les nouvelles embarcations sont quasiment deux fois plus grosses que celles déjà sur place. Qu’à cela ne tienne, elles seront tout aussi efficaces. On enfile nos étanches et partons pour la galerie des Lacs. La navigation peut commencer. Tout le monde trouve la progression géniale. On accoste, rembarque, accoste,… Arrivé à la rivière, je constate que celle-ci ne débite plus grand-chose par rapport à la sortie précédente (env. 30 l/s). Le niveau des lacs est également plus bas et on racle le fond à pas mal d’endroits. Pascal trouve une pagaie dans la perte de la rivière Lancelot. On accoste à la berge du dernier lac et poursuivons la progression. Le but est maintenant tout proche, encore un ressaut de 10 mètres et nous voilà au pied de notre escalade.

On grignote quelques barres de chocolat et Jo se lance dans l’escalade. Il utilise la technique du lasso et arrive à attraper une lucarne. Les 2/3 du travail sont réalisés, il ne reste plus qu’à sortir du puits. La roche est bien pourrie mais c’est chose faite assez rapidement. Deux spits plus tard, nous pouvons le rejoindre. La galerie semble continuer. On allume notre phare et… oui ça continue mais ça ne sera pas facile. Devant nous une grosse cheminée recoupe la galerie puis 20 mètres plus loin un seconde. On a plus de matériel mais David retourne récupérer la corde du ressaut précédent. On commence la topo en même temps que la traversée du puits en main courante. La cheminée d’un diamètre de l’ordre de 4 à 5 mètres descend de 7-8 mètres et remonte sur plus de 30 mètres. De l’autre coté la galerie se poursuit et rebute sur une seconde cheminée cette fois beaucoup plus grosse. On retourne en arrière déséquiper l’escalade que nous venions de faire et équipons cette descente. En bas il faut remonter, puis redescendre une nouvelle fois. Nous n’avons plus de matériel. Jo fait un court repérage et constate qu’il y a de nouveau un puits à traverser. Il faudra revenir avec près de 150 mètres de cordes pour équiper le passage. Nous stoppons la topo sur un cairn argileux peu avant le début de la deuxième cheminée. Il est proche de 17 heures et l’équipe David, Jérôme et Pascal doit ressortir pour diverses raisons. Nous déséquipons donc la descente de la deuxième cheminée pour pouvoir ré atteindre la galerie Viviane. La main courante de la première cheminée reste équipée. (Il faudra faire attention lors de la prochaine sortie, car il n’y a donc plus de corde dans le ressaut équipé d’une échelle dans la galerie Viviane).

Avec Johnny, nous n’avons pas d’heure de rentrée et encore passablement la frite. On les laisse donc ressortir et nous rabattons vers un second objectif. Nous réorganisons notre matériel et profitons de nous faire une soupe et des pâtes avant de poursuivre. Ne connaissant que cette partie de la cavité, je décide d’aller topographier la galerie Pendragon, gros affluant de la Galerie Arthur. On atteint rapidement l’objectif et partons en pointe. Nous ferons la topo au retour. La progression est très facile et la galerie rectiligne entrecoupée des quelques changement de direction à 90°. Il n’y a pas de dépôts sédimentaires mais de nombreuses marmites et cupules d’érosion. Au bout d’une centaine de mètres la galerie reprend un coude à 90° mais dans l’angle un puits de 8 mètres sera à descendre la prochaine fois. La progression reprend puis tout d’un coup… un grondement sourd et continu. Une rivière, grosse. Le rythme s’accélère, la galerie continu, rectiligne, le grondement s’amplifie. Il provient d’une galerie latérale. Après une dizaine de mètres, on rejoint une belle rivière de 30 l/s environ. S’agit-il de la rivière Lancelot que l’on recoupe une fois de plus ? L’avenir nous le dira car nous décidons de stopper là notre progression. On note le point topo au plafond et commençons les visées. Nous utilisons la technique DistoX avec transmission bluetooth des données sur un PDA. Le squelette s’affiche directement sur l’ordinateur et il n’y a qu’à dessiner directement dessus. De retour dans la galerie principale, nous tirons quelques points topo dans la suite de l’amont. Il y a des carrefours à presque chaque visée. Nous sommes dans un réseau de failles sur lesquelles se développent les galeries. On est en train de faire un damier. On entend de nouveau un bruit de rivière, plus calme et plus doux, et prenons pied dans un petit actif de 1-2 l/s. Ca suffit pour aujourd’hui d’autant plus qu’il y a toute la topo à tirer. Les visées se suivent et s’enchaînent. Après quelques heures, on rejoint la galerie Arthur. C’est le retour à la galerie Viviane puis aux Lacs. Nous en profitons pour ramener la pagaie jusqu’à la galerie des Epées. On rattache les 6 chambres à air, enlevons nos étanches et attaquons la remontée pour finalement revoir le ciel étoilé à 1 heure du matin après 15 heures de spéléo et environ 300 mètres de topo supplémentaire pour les Fées ainsi qu’un certain nombre de points d’interrogation.

A noter :

  • Plus de corde dans le ressaut de la Salle Baudegamu.
  • Prévoir 150 m de corde pour la suite de la Galerie Viviane
  • Dernier point topo sur un cairn en argile
  • 6 embarcations à la galerie des épées
  • Pagaie retrouvée
  • Une trousse à spit (PB ?) au sommet du ressaut Baudegamu. A laisser pour la suite de l’équipement de la galerie Viviane