Et comble de débol: C'est en déchargeant le matériel au parc, que le myriapode s'aperçoit qu'il a tout bonnement oublié ses "500" paires de bottes à la millepatières!!

C'est sans appel: Le chauffeur du jour est contraint d'affronter un nouvel aller-retour sur ce toboggan afin de rattraper le fâcheux oubli de son collègue... Le voilà vengé de son oubli de thermos de l'an dernier! :-(

Heureusement que le millepattes ne réside qu'à trois kilomètres de là!

De retour sur place et enfin complètement équipé, le duo s'embarque pour l'entrée du trou. Une fois sous le bunker, le carnet est rempli avec 09.15 comme heure de départ.

La descente des puits commence avec des cordes complètement desséchées, ce qui ne facilite pas la tâche du descendeur ou il faut carrément pousser la corde à l'intérieur pour pouvoir descendre! La situation ne s'améliore qu'au départ du P37 où enfin il reste un semblant d'humidité facilitant la descente. Nous parvenons rapidement en bas; après avoir franchi le fameux "Blanche-glaise" toujours aussi accueillant (!)

Une fois allégés du matos vertical, nous poursuivons notre chemin vers la rivière Changelin, qui n'en porte plus que le nom. En effet, pour la 1ère fois, nous trouvons ce ruisseau à sec, ce qui nous facilite le passage... Même les gouilles du Graal ont légèrement baissé, mais il faut quand-même prendre garde de ne pas y remplir nos bottes!

Une pause thé à l'amont des Errants nous redonne des forces pour se lancer vers notre ouvrage qui se trouve encore à une heure de marche d'ici!

Parvenus à l'endroit désiré, il est midi, nous décidons de faire une petite reconnaissance de la galerie à topographier avant de manger, la faim ne nous accablant pas encore...

Nous étudions d'abord visuellement le premier tronçon de galerie jusqu'à un élargissement ou trône un beau puits perte jumelé en forme de 8 au beau milieu du passage... lors de la topo, ce puits sera mesuré à la profondeur de 9,28 mètres, de quoi être mal si l'on s'y précipite!

Jugeant que l'on a déjà pas mal à faire jusqu'ici, nous retournons se sustenter et Séb profite de changer de tenue afin d'être au sec pour travailler. Millepattes; se voyant ainsi couvert de boue, n'a pas le courage d'entreprendre cette opération dans un tel bourbier, mais il a tout ce qu'il faut dans sa besace si nécessité fait loi!

La pause avalée, les deux compères passent aux choses sérieuses et la topo peut démarrer. Millepattes pose ses pastilles réfléchissantes à l'avance en tous points stratégiques et revient tenir la cible pour chaque nouvelle visée.



Dès qu'il a un peu d'avance, il inspecte chaque diverticule, dont une petite galerie qui s'échappe sur la droite, légèrement descendante, qui abouti sur une grande perte circulaire d'environ 5 mètres de profondeur, se prolongeant par une suite impénétrable.

Une fois cela relevé, nous poursuivons en direction du grand puits central, surmonté d'une cheminée et, à cet endroit, un renfoncement sur la gauche forme un cul de sac au bout de quelque mètres... cet endroit est également surmonté d'une cheminée axée sur une faille.

Le grand puits central impressionne par ses lames d'érosion sur toute sa hauteur démontrant à quel point l'eau doit tourbillonner avec force en dévalant ce puits lors de grandes crues... Et vu la propreté des abords, ce système est encore actif de nos jours...






Cela avalé, nous poursuivons dans la direction de la galerie principale qui remonte, dès lors assez franchement. En fait, c'est l'effondrement successif des dalles du plafond qui encombre le plancher et donne l'impression que c'est la galerie qui monte... Mais cela devient sérieux, car nous arrivons bientôt à la hauteur du plafond parfaitement horizontal; mais il ne reste guère que 50 cm. d'espace en hauteur pour franchir ce passage pourtant toujours de belle largeur!

Millepattes commence à s'inquiéter d'une possible obstruction de la suite, quand enfin, le plancher s'abaisse à nouveau au niveau d'un léger virage à gauche et que, dès lors, la galerie reprend un profil en V normale, avec près de 2 mètres de dégagement en son centre... Il pose trois plaquettes d'avance et profite de la possibilité de stationner debout, lorsque il aperçoit des traces de pas dans la glaise!

Bingo! Ce ne peut-être que les traces de bottes laissées par Pierre; lorsque il a fait un petit bout de reconnaissance dans cette direction, lors de la topographie de la place d'Erymanthe, le 7 août dernier...

Sachant, dès lors, que la jonction n'est plus très loin, il va annoncer la nouvelle à son collègue, le rassurant ainsi que l'on parviendra à boucler la boucle aujourd'hui même... Par la même occasion, il propose à Seb de retourner en arrière, récupérer les kits et tous le matos laissé en route, afin de gagner du temps plus tard en quittant les lieux via Clochette.

Seb acquiesce; le myriapode entame son aller-retour de muletier, récupère tout le frichti ainsi que les pastilles topo pendues dans tous les coins et revient déposer son chargement un peu plus en avant dans la galerie ou un gros bloc nous permettra de faire les 4 heures...

La pause réglée, les kits sont emmenés par le Millepattes sur le gros rocher d'Erymanthe, où nous les récupèrerons dès que nos relevés seront terminés ( il ne reste que quelque 25 mètres d'ici au point topo rouge du 7 août )

Millepattes ayant installé ses plaquettes, il lui reste un peu de temps pour aller vérifier ce diverticule apparement sans interêt, déjà repèré l'an dernier et qui file sur l'exterieur de la dernière courbe, au profit d'une faille.

Rampant pour passer sous un gros bloc, il débouche dans un élargissement ou une résonnance particulière se fait entendre! Il est possible de se relever et de grimper sur des blocs effondrés pour aperçevoir la suite...Grandiose!

En effet, ce diverticule insignifiant débouche sur une énorme cheminée, dont il n'est pas possible de voir le haut depuis cet endroit!

Je tente de m'approcher du bord du puits sous-jacent afin d'en savoir un peu plus, lorsque je sens les blocs bouger sous mon pied! Par reflexe, je fais un pas en arrière pour me mettre en lieu sûr et n'hésite pas à filer un bon coup de talon à ce piège mortel qui n'en demande pas plus pour s'abattre avec un fracas assourdissant dans le puits imposant!

Je pousse une geulée afin de rassurer Seb que ce n'est pas le Millepattes qui vient de disparaître dans les profondeurs de ces oubliettes, qu'il ignore encore à cet instant! Et je poursuis la purge de cette margelle instable ou des blocs de plus en plus gros partent rejoindre les premiers dans un grondement du tonerrre de Zeus! Au vu des vibrations engendrée, je jette un oeil méfiant dans les hauteurs insondables; à l'affut de quelques blocs suspendus en hauteur, qui auraient la mauvaise idée d'aller rejoindre ceux garnissant le fond!

Une fois un passage dégagé et stabilisé, je m'enhardi à me laisser glisser jusqu'à une petite vire qui va me permettre, de ressaut en ressaut à descendre dans cette vaste marmite de cailloux afin d'en sonder la hauteur...

Avec mon spot longue portée, je suis enfin en position de voir le plafond que j'estime à près de 50 mètres de haut, d'une énorme cheminée qui s'évase en remontant!

Je pose une plaquette à l'entrée de cet endroit particulier pour que Seb puisse en déterminer l'orientation et redescend avec la cible afin de commencer les visées...Une fois les positions clés determinées, Seb me passe le disto en bas afin que je puisse mesurer la hauteur totale avec précision. Des gouttes d'eau s'abattant des hauteurs ne facilitent pas la tâche, mais après diverses mesures, la hauteur de 47,5 mètres peut être certifiée!

De plus, un énorme bloc, en porte à faux total au-dessus du vide, ne me rassure guère, surtout après le "Barnum" que j'ai fait tout à l'heure en déblayant la margelle instable et je prie Seb d'en finir avec son dessin afin que l'on dégage de cet endroit avant la vengance des esprits des Fées :-(

De plus, il est 16h45, donc, syndicalement parlant, il arrive temps de songer au retour au bercail!



Nos relevés étant ainsi achevés dans ce qu'il était prévu aujourd'hui, un petit en-cas est avalé et les kits remis à dos, nous engageons le retour via Clochette; afin d'éviter de se traîner à nouveau dans la boue de Secrète...

Nous avons même réussi à repasser devant le départ de Secrète sans même l'aperçevoir! Pour dire qu'elle na pas usurpé son nom!

Seb me fait en chemin:

-"Ben, il n'y a rien de tel qu'une expé en hiver, pour découvrir autant de cheminées!.."

- !

Une heure après nous revoilà aux Errants; il est 18 heures et des broutilles, Seb, sentant la fatigue, ne manque pas de se "planter", toujours au même carrefour de sa "maudite" galerie si bien nommée!

Plus qu'a enfiler Merlin, redescendre sur Pinpin sans se casser la bobine, puis engager les boues du Graal avant de remonter s'équiper au pied du puits de la Peur.

Paradoxalement; cette fois c'est Seb qui va connaître quelques problèmes avec son bloqueur ventral et le Millepattes va entendre pas mal de "charognées" lors de la remontée des divers puits... Il va même "sentir le vent du boulet" à mi-hauteur du P37 lorsque son prédecesseur attaque le Goulet des Aveugles ou un "honorable bloc" va malencontreusement se détacher de la faille!

Parvenu à l'entrée de ce passage, le Millepattes va faire une rotation de 180 degrés, afin de purger tous les cailloux instable de l'endroit qui sont un reél danger pour les prochains passages. Sitôt après, un nouveau 180 degrés est indispensable afin de passer le fractionement qui se trouve être, à ce moment-là, dans le dos!

En remontant le puits oblique, une sympathique rencontre est faite avec une chauve-souris qui a décidé de passer l'hiver "au chaud" à moins de 1 mètre du fractio intermèdiaire! Alors, attention, ne pas déranger svp.

Une deuxième rencontre du même type va se faire à mi-chemin du puits de la Douche, alors que Seb fait une nouvelle charognée, venant cette fois, de percuter le "goulot" de sortie du puits avec son épaule! On est vraiment vernis se dit le myriapode qui vient de se "claquer" un genou en bas le P37, en buvant un peu de thé!

Les deux derniers puits sont la berezina pour Seb avec les cordes hyper-sèches qui ne glissent plus dans le Croll!

Parvenus au bunker, il est pile 21.15 heure, soit 12 heures de "T.P.S.T"...

Le froid glacial de la Grande combe nous coule dessus et ne nous incite pas à se changer intègralement au parc... C'est en sous combinaison que nous redescendrons sur Vallorbe, ou chacun rejoint ses pénates, avide d'une bonne douche et d'un repas chaud! Ainsi que la satisfaction du devoir accompli.

Cette journée a permis de confirmer nos intuitions : une jonction a été réalisée, entre les galerie Secrète et Clochette, via la Place d'Erymanthe. Les prochaines sorties seront sans doute consacrées aux nombreux départs découverts.