Au vu de l'orage de la nuit et du risque de nouvelles précipitations durant la journée, le Millepattes, étant malgré lui promu responsable de cette sortie, décide de renoncer à la Polaire ; le risque de se retrouver piégés au-delà du siphon en cas de nouveaux orages étant non négligeable !

Le duo se retrouve donc dès 9 heures sur le parc des Follatons pour s'équiper, cette cavité présentant moins de risques en cas de crue. En effet, par expérience, des indices d'arrivée d'eau au fond donnent le signal si retraite il doit y avoir !

Arrivés au départ du premier puits, Millepattes commence l'équipement. Seb n'étant pas convaincu du noeud de 8 du myriapode, celui-ci prend la suite des opérations ; ce qui arrange votre serviteur qui redoutait le façonnage de l'amarrage en Y en tête de puits, qui n'aurait peut-être pas été des plus orthodoxe par manque de pratique et qui est en fait le plus important de la série. Sébastien, ayant des années de pratique en canyoning, sera plus à même de réaliser de belles "oreilles de lapin", conformes à une bonne répartition des charges.

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La descente des puits peut donc s'enchaîner sans problème, aucune arrivée d’eau ne se manifeste, la terre assoiffée a donc emmagasiné l'orage de la nuit.

Parvenus au bas du dernier puits, nous laissons là nos baudriers avant de poursuivre en direction de la galerie du Graal. Comme la météo annonce de nouvelles précipitations dès la mi-journée, on décide de s'attaquer à la topo du méandre le plus proche, soit celui du "Myro", surnommé ainsi en mémoire d'un de nos collègues qu'y s’y était engagé par erreur lors de l'explo de la galerie du Graal, sans se rendre compte que les seules empreintes de pas qui s’y trouvait était les siennes !

Une fois à pied d'oeuvre, le sac topo est ouvert et le matos réparti entre les deux équipiers. C'est alors le début d'une valse hésitation concernant les mesures et la façon de les reporter sur les feuilles ad hoc, mais finalement, il semble que les chiffres du Disto X correspondent à la réalité, et le schéma de la galerie paraît correct. Par contre, les conditions de travail ne sont pas très agréables, on s'enfonce toujours plus dans la glaise et plus on brasse, plus la vase semble vouloir nous arracher les bottes !

Au bout de trois ou quatre mesures de distances, la galerie devient une simple faille toujours plus étroite, avec en plus une pierre coincée en travers ! Millepattes parvient à en briser une partie afin de se glisser par en dessous, pour s'apercevoir qu'après un léger coude à droite, la faille se rétrécit et une grosse lame de rocher en barre la suite !

D'ailleurs, avant la pierre cassée par le Millepattes, il n'y avait déjà plus aucune trace de botte, donc on est loin des 50 mètres de progression annoncé par notre collègue l'an dernier !

Voyant ainsi qu'il n'est guère possible de continuer plus loin sans travaux de désob, Millepattes décide de marquer le dernier point topo au niveau de la pierre coincée en travers, et basta !
En effet, il est déjà 13h30, nos estomacs réclament et Seb commence à claquer des dents, il est vrai que la corvée de "scribouillard" ne réchauffe pas son homme en ces lieux hostiles.

Direction le méandre Pinpin pour aller se sustenter hors boue, et dans un endroit où l'on peut au moins se tenir debout !

La pause achevée, nous décidons de s'attaquer au petit méandre se détachant quelques mètres en aval et vis à vis de la galerie du Graal. Par chance, un point topo existe sur la grosse pierre qui nous sert de table à cet endroit pour la pause pic-nic, cela nous donne un point de référence pour ce nouveau départ.

Une première visée de quelques mètres aboutit à un virage à gauche pratiquement à l'équerre, puis une continuation d'environ 2 mètres aboutit à un nouvel angle droit, mais cette fois à droite, ainsi qu'à un rétrécissement sévère du boyau, mais qu'aucun des deux explorateurs n’a envie d'affronter en ramping ultra glaiseux et arrosé de surcroît par le ruisseau qui le parcours !

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L'heure avançant, frigorifiés et un peu dégoûtés par ces deux embryons de galeries qui semblent "queuter" au bout de quelques mètres, nous décidons de nous en tenir là pour aujourd'hui. En effet, mieux vaut faire avaliser le peu qu'on a fait avant de se lancer dans une nouvelle levée, car ainsi, si on s'est planté quelque part ce ne sont que quelques mesures qui seront à refaire. Nous gardons de ce fait l'amont du méandre Pinpin pour une autre sortie, lorsque nous serons un peu plus sûr de notre maîtrise topographique !

Nous remballons dès lors le matos et direction les puits. Nous nous rééquipons au bas du puits de la Peur et Seb attaque la première ascension. Millepattes lui emboîte le pas dès la 1ère corde libre et la remontée démarre gentiment. Il n'y a quasiment pas d'attente entre les puits, donc Seb a l'air d'avoir résolu ses soucis de matos et de fractios !...

Millepattes, s'arrête un moment au bas du puits de la Douche pour se désaltérer avant d'attaquer le dernier tiers, et c'est au puits Cayenne que la fatigue se fait vraiment sentir, probablement dû à la déperdition d'énergie en luttant contre le froid depuis ce matin, sans compter la mauvaise nuit précédente à cause de la chaleur et de l'orage.

Une fois parvenus à l'extérieur, le contraste thermique est saisissant ; l'appareil photo se couvre de buée, rendant difficile les prises de vues souvenirs !

Une fois arrivés au parc, le soleil vient nous réchauffer un peu le coeur après cette journée frigorifique, mais pour le Millepattes, ce ne sera pas suffisant; c'est peu après que les conséquences froid + fatigue vont se faire sentir et pas des moindres, mais ça, c'est une autre histoire !...

Le Millepattes.