Participants : Ludovic Savoy, Damien Linder, Jérôme Perrin, Denis Favre.

Pendragon : Il est 14h30 lorsqu’après un petit repas chaud nous nous divisons en deux groupes chacun équipé de disto X et PDA. Jérôme et moi allons topographier l’arrivée de ce qui semble être la rivière Lancelot Tandis que Ludovic et Damien remonterons un actif plus modeste en débit mais de bonne taille.

Pendragon est un secteur assez sympathique car l’argile y est assez rare et le rocher truffés de fossiles y est très adhérent. La rivière s’atteint depuis la galerie principale par un modeste conduit sec au-dessus d’une étroite faille ou l’on entend rugir la rivière avant qu’elle ne disparaisse. Au fur et à mesure que l’on avance le bruit augmente, ce qui donne un aspect assez austère et splendide à la fois. C’est bon, le point topo n’a pas été effacé par le courant qui doit être monstrueux en cas de crue. C’est la première sortie pour mon matos topo, et très rapidement je réalise que l’étui étanche du pda est trop rigide, j’ai du mal à cliquer à certains endroits de l’écran. Ce petit détail ajouté à quelques bugs informatiques nous fera perdre pas mal de temps, mais notre motivation est plus forte et la technique reste bonne.

La galerie en conduite forcée est axée sur faille, le rocher sombre et parfaitement propre est très esthétique. Il s’agit très certainement de la rivière Lancelot qui se perd dans un siphon après le lac Titanic. Nous avançons debout sans problèmes avec de l’eau à mi-cuisse, rendant la topographie rafraichissante… Après une zone de rapides avec un courant assez fort nous voici devant ce que nous pensons être un siphon, mais heureusement après 6m de bassin profond, le plafond se relève et donne dans une petite salle avec un puit arrosé remontant de 7m. Un petit méandre au bas, est forcé mais la suite boueuse, aquatique et bien étroite ne motivera pas un spéléo avant plusieurs générations !

Nous reprenons la topographie après avoir déplacé quelques gros blocs dans le lit de la rivière pour faire baisser le niveau car la suite est un profond bassin… Malheureusement la voûte descend peu à peu et finis par disparaître sous l’eau. L’eau est translucide et l’on voit la galerie plonger sur plusieurs mètres. Cette fois on est frigorifié ! Une bonne soupe ça vous requinque !

Nous repartons ensuite en direction de Damien et Ludo tout en savourant cette pointe que nous n’avons pas à topographier ! Mais où sont-ils ? Les virages se succèdent… Mais ils ont avancé comme des bêtes ! Après avoir remonté l’actif dans une belle galerie de 3 x 1.5, ils on bifurqué sur une suite au sec du même gabarit, et c’est là que nous les retrouvons un peu affamés car ils n’ont toujours rien mangé. Ils vont continuer cette branche qui semble se diriger vers la galerie 13 tandis qu’avec Jérôme nous allons explorer un départ annexe. Et c’est reparti pour la topo !

Je cède la place de dessinateur topo à Jérôme pour 10 visées qui découvre avec enthousiasme cette nouvelle méthode pour lui. A force de faire des éloges sur le matos topo, celui-ci en vient à faire des caprices... Une chance que nous n’ayons pas de marteau dans notre équipement !

La galerie de 3 x 1.5 en moyenne est assez confortable, les marmites et lames d’érosion ne sont pas trop dérangeantes. Sur une paroi nous observons de la mousse de crue assez fraiche déposé à 2m du sol… Sans doute un souvenir de la récente fonte des semaines passées. Entretemps l’autre équipe topo nous à rejoint après avoir jonctionné comme prévu avec la galerie 13. Ils vont maintenant aller suivre l’actif délaissé au début de leur topo. De notre côté nous continuons la topographie dans cette galerie où une arrivée sur la droite semble avoir été dégagée par les crues d’une quantité de galets, sable et argile. Quelques visées plus loin, la galerie se divise en deux, nous laissons une partie basse, aquatique et boueuse peu motivante pour nous élever dans la partie haute dont le sol est agrémenté de jolis gours malheureusement un peu boueux. Les dimensions s’amenuisent et nous progressons maintenant à quatre pattes. Au-delà le conduit se redresse et il semble être possible de se remettre debout mais nous préférons stopper la topo ici car il est déjà 21h45. Nous ressortons tous ensemble à 1h30 du matin, il ne fait que -12° : nous nous attendions à pire. Le bilan est très positif, 600m de galeries nouvelles ont été topographiées et les suites sont prometteuses.