C’est donc gonflés à bloc que nous commençons cette expé, l’arrêt topo dans cette zone s’était fait dans une belle galerie sèche et large parcourue par un très fort courant d’air. C’est pourquoi nous avons apporté une petite doudoune à mettre en plus de la sous combi de réserve que l’on met une fois le cloaque de Fangine franchis.

Pour atteindre cet arrêt topo il nous a fallu tout de même 4h de progression, on se sent dorénavant bien loin de l’entrée des Follatons !

On se change tout en grignotant et nous buvons un thé bien chaud avant commencer l’explo. Nous décidons de partir en reconnaissance avant d’attaquer la topo en deux équipes. La galerie ne tarde pas à se dédoubler mais reste de bonne taille 3X4m en moyenne, le plafond est remarquablement plat car il s’est délité en de nombreuses dalles. Mais peu à peu les blocs accumulés nous font plier l’échine et il nous faut se baisser pour passer… Puis c’est la fin, on ne passe plus ! Seul le courant d’air poursuit l’aventure à travers la trémie.

Au carrefour précédent nous retrouvons le courant d’air mais un mauvais pressentiment s’est installé car la galerie bien que toujours large est très ébouleuse et à plusieurs reprises il faut se glisser au raz de la voûte pour passer. Étonnamment, ces passages bas sont entrecoupés de petites salles dues à des arrivées d’eau du plafond. A chaque fois on croit être sortis d’affaire avant de rebuter à nouveau sur du ramping dans les blocs.

Claude et Ludo topographient la première moitié tandis que je m’occupe de la seconde. Il me faut faire des allers-retours pour marquer les points topos et faire les visées, mais qu’importe cela permet de gagner de précieux mètres de topo.

Les heures passent puis je suis rejoint par mes acolytes, nous décidons alors de poursuivre l’explo tout en topographiant à trois. Cette aide est bienvenue car nous avançons maintenant souvent à quatre patte ou à plat ventre… Ah elles sont loin les belles galeries du Dragon ! Malgré l’exiguïté de la galerie, nous croisons plusieurs puits au sol qui semblent conduire vers un niveau inférieur mais leur désescalade semble trop délicate pour s’y risquer sans matériel de vertical.

Nous stoppons explo et topo sur un énième laminoir qui aura raison de notre motivation, de plus il se fait tard.

Que s’est-il passé ? Un sortilège nous aurait-t’il fait rater le passage ? Décidément tout va de travers dans les galeries de traverses !

Avec les nombreux départs inexplorés, dont ces fameux puits donnant sur un éventuel réseau inférieur, nous gardons espoir surtout que le courant d’air est vraiment important dans ce secteur. Le retour se fait lentement mais surement et nous ressortons après 17h passé sous terre.

Denis