C'est vrai qu'il fait un petit moins 5,5 au thermo de la fenêtre, certes on a vu pire ces jours, mais tant qu'à faire, mieux vaut s'équiper à l’intérieur plutôt qu'en plein courant !

Au moment de prendre un petit café pour bien démarrer la journée, Claudal fait peine à voir !... Visiblement, ce n'est pas la forme des grands jours, peut-être une grippe qui couve... En tout cas, il a l'air suffisamment "à plat" pour alarmer Pierre, qui finalement préfère renoncer, avec raison, plutôt que de prendre un risque quelconque en cas de poussée de fièvre, ce qui permet d’imaginer aisément la tournure que pourrait prendre la sortie !

C'est alors que le Millepattes, qui a toujours un tour dans son sac (!), propose une sortie de moindre ampleur à ses deux hôtes, afin qu'ils n'aient pas fait la route pour des pives, d'autant que depuis 2 mois il n’a pas vraiment fait de spéléo, les pattes le démangent un peu !
Ainsi, le but serait d’aller contrôler sur place le siphon de la Polaire afin de s’assurer que la sonde fonctionne bien, et que l’on puisse compter dessus pour le jour où l'on désire se lancer dans cette direction.

Aussi tôt dit, aussi tôt avalisé par le trio ! En effet, là au moins si Claudal se sent défaillant, le retour à l'air libre est largement facilité, d'autant que par l'entrée de base aucune technique de corde n'est requise, donc franchissable même par un gars à bout de force ; l’auteur en a personnellement fait l'expérience à 2 reprises ! Mais ce n'est pas pour encourager d'éventuelles néophytes, il y a en effet tout de mêmes des étroitures et quelques goulets où il faut ramper en tirant ou en poussant son kit devant soi...

Les trois compères s’engouffrent donc dans le break de Pierre et montent à la hauteur de l'ancienne douane pour parquer devant le petit dépôt militaire, seul endroit dégagé des murs de neige. De là, plus qu’a dévaler la pente pour rejoindre le grand porche de notre caverne d'Ali baba !



Dès l'entrée, les Fées nous accueillent dans leurs plus beaux atours par la présence de magnifiques stalagmites de glace qui se dressent tels des sabres gardant l'entrée du palais de ces Dames !
Esquivant adroitement ces remparts afin de ne rien briser, nous les contournons pour poursuivre plus avant notre périple. Parvenus à la première salle, là, ce sont de magnifiques quilles cristallines qui décorent le sol de leurs reflets transparents.



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Arrivé à la porte du bonheur, le Millepattes l'ouvre en un tournemain ; en effet, entretenue avec soin et amour et l'habitude aidant, ce geste devient aussi anodin que d'ouvrir la porte de son frigo afin de s'emparer d'une "bibine" bien méritée ! Le Napomètre franchi, Millepattes rempli le carnet de présence et en avant la compagnie !

Pierre s'étonne rapidement du peu d'eau que l'on trouve dans les passages bas et Claudal semble retrouver un peu de "pep", une fois dans son élément ! Millepattes reste en tête et tâche d'avancer au plus vite afin de ne pas trop ralentir la lancée de ses poursuivants ! La Souricière suivi du passage de l'Au-delà passent sans problème, la galerie du Cadeau d' Anniversaire semble un boulevard et la petite équipe se retrouve à la salle du Miroir des Fées, où Claudal, qui semble retrouver des couleurs prend la tête de l'équipée.

Parvenus à la salle des Intestins, petit arrêt technique afin de boire une rasade de thé chaud et de s'équiper en combi étanche avant la suite des hostilités !

En effet, 25 mètres plus loin, on abandonne le parcours "classique" pour bifurquer à droite en direction de la Polaire. Changement de décors ! En effet, c'est le royaume de la glaise ici et juste après un coude à gauche c'est une sorte de laminoir gluant et de plus, à 45 degrés de pente qu’il s'agit de remonter et là, le Millepattes regrette vivement d' en avoir que quatre pour se hisser le long de se toboggan où la hauteur disponible ne dépasse pas 40 cm.

Parvenu au sommet de cette glissoire, on descend un ressaut avant d'enfiler une galerie dont le fond est tapissé de boues liquides largement à hauteur de bottes !

A la suite de cette galerie semi aquatique, le passage se resserre et une étroiture aérienne débouche sur une échelle souple qui permet de descendre 3 mètres plus bas dans la suite de la galerie qui, dès cet endroit est très souvent inondée.

Mais aujourd'hui, le niveau semble assez bas, mais malheureusement pas assez pour nous permettre de franchir le siphon qui lui fait suite. C'est en progressant jusqu'au bout de la ligne électrique que Pierre s'aperçoit que la traverse qui sert de support à la sonde de niveau, est tombée au fond de l'eau, probablement à la suite de visiteurs qui se sont égarés dans cet endroit. Pierre s'empresse alors de replacer cette barre afin que la mesure du siphon redevienne possible depuis l'entrée, sans quoi le Millepattes risque de venir souvent pour rien si la sonde reste tout au fond du passage noyé !

Suite de quoi, plus qu'à faire demi-tour... la satisfaction de n'être au moins pas venu pour rien !

Le myriapode étant en 3ème position, il se retrouve ainsi à la 1ère et repart en arrière, se hisse à l'échelle avant d’enfiler la suite, de repasser le ressaut et d'apprécier enfin le toboggan dans le bon sens pour se laisser glisser avec délectation dans cette sorte « d'Aquaparc » version spéléo !

Arrivé au bas de la glissoire, je prends un raccourci tout de suite à droite pour rejoindre le Lac des Fruits défendus, nonobstant un ressaut de 2 mètres où il fallait se laisser glisser prudemment !

Une fois les 3 au lac, vive la baignade ! En effet, il s’agit maintenant de se défaire de notre carapace de glaise afin de pas emmerdoler toute les galeries jusqu'à la salle du Miroir des Fées !

Ca fait un peu drôle de barboter dans de l’eau à 5 degrés en plein frimas de janvier; mais comme cette eau n'st pas plus chaude en juillet, le contraste est moins rude !

Une fois à la salle des Intestins, Pierre se débarrasse de sa combi étanche, tandis que Claudal et Millepattes décident de rester tels quel ; en effet, le corps est suffisamment refroidi par le bain glacé pour supporter les 3 couches de tenues jusqu' à la voiture !

Parvenu à la sortie, la petite équipe se sépare. En effet, Pierre remonte à vide récupérer son véhicule, les deux autres descendant le chemin à pied à la rencontre de notre chauffeur qui nous retrouvera comme deux touristes le long de la rue de la Source !

Là, le Millepattes décide de faire le reste à pied, ne désirant pas faire de la voiture un aquarium, n’ayant pas d'habits de rechange avec lui ! Et tout le monde se retrouve au bercail de votre serviteur, afin de se requinquer à la fortune du pot, tout cela ayant été décidé au pied levé !

Mais au moins la journée n'a pas été perdue et on souhaite que la petite transpirée de Claudal aura tué dans l'oeuf toute velléité de grippe qui aurait souhaité s’en emparer !

Le Millepattes