Car si la nouvelle entrée va amplement chambouler nos habitudes, c'est dorénavant par les Follatons que vont passer les futurs explorateurs.
Mais avant de s'adonner à nos évasions exploratrices, il va falloir nous organiser la moindre et regrouper le matériel. C'est notamment le cas des bateaux, nécessaires pour continuer dans les 2 secteurs en cours, à savoir du côté du Labyrinthe des Eclaireurs au terme de l'axe principal du réseau, ainsi que dans la galerie Viviane Dame des Lacs, une branche annexe où nous avons découvert un collecteur temporaire. Dans cette dernière, suite à une crevaison lors de la dernière sortie, l'embarcation a dû être ressortie pour réparation. A nouveau opérationnel, l'esquif se trouve actuellement au bivouac de la salle du Dôme. Un second bateau est en place depuis 2 ans au lac Victory, pour le franchissement de ce bief profond long d'une vingtaine de mètres. Etant donné que nous n'allons plus entrer par la grotte aux Fées, ce bateau n'a plus sa raison d'être et nous allons maintenant l'utiliser sur le lac terminal au fond du réseau.

Aujourd'hui, Claudal et Pierre, les "Dupondt" des Fées… l'ancien tandem artisan des découvertes et topographies des 4/5 du réseau, est de retour ! Pas de première prévue au planning de ce jour, juste organiser et déplacer du matériel. Nous entrons par le gouffre des Follatons, notre désormais entrée de service ! Après une descente non stop jusqu'au commencement de la galerie du Graal, nous recoupons la rivière Changelin qui coule un peu. Le passage du Mouille-Cravate s'effectue sans se mouiller… la cravate bien sûr !

A la petite bifurcation peu avant la fin de la galerie, le franchissement d'un bassin nous contrarie, nous avons de l'eau jusqu'aux genoux. Nous pensions rester au sec pour la journée, que nenni ! Il faudra trouver une solution efficace pour l'avenir, car si Bertrand s'est donné la peine d'agrandir le passage du Mouille-Cravate, c'est peine perdue si c'est pour se mouiller un peu plus loin ! Il y a peut-être la possibilité de creuser le sol en aval pour abaisser le niveau, mais au vu de la quantité de dépôts argileux, il faudra consacrer une sortie uniquement dans ce seul but. Et d'ailleurs cette journée ne va pas être triste… nous allons assurément jouer un remake de "Voyage au bout de l'enfer", mais ce sera plutôt un "Voyage aux boues de l'enfer" !!!...

Bientôt, nous arrivons au Terminal, carrefour substantiel du réseau où non moins de 5 galeries convergent. Depuis l'entrée des Follatons, nous avons mis exactement 1 heure pour arriver jusqu'ici. Quand on sait qu'il en fallait presque 4 en entrant par les Fées, c'est dire si ce nouvel accès nous fait gagner du temps. Une demie heure plus tard, le bivouac se présente. Pendant que Claudal enfile sa combi étanche pour aller récupérer le bateau malheureusement placé du mauvais côté du lac Victory, je rassemble les affaires qui peuvent nous être utiles pour les explorations futures. Ce campement, faisant également office de dépôt de matériel, ne sera malheureusement plus sur notre passage habituel ; donc il ne faut rien oublier.

Une fois le second bateau rapatrié et le matériel empaqueté, nous nous rendons compte que cela représente 3 kits pleins à craquer ! Une troisième personne aurait été la bienvenue, mais ce n'est pas grave puisque nous n'allons pas très loin. De retour au Terminal, nous déposons une partie des affaires qui seront emportées lors de la prochaine pointe au fond du réseau. Mais pour la suite de notre ballade, nous ne gagnons pas vraiment au change puisque nous récupérons aussi une échelle et du matériel d'équipement déposé récemment à cet endroit.

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Au milieu de la galerie des Epées, nous déposons les affaires vers un monticule de calcite, à plus de 6 mètres du sol. Le temps de gonfler le bateau, le matériel est ensuite amarré solidement, l'absence totale de sédiments ne nous permet pas de savoir jusqu'à quel niveau l'eau des crues peut s'élever. Nous disposons également de 2 chambres à air de camion. En sachant qu'il y a déjà 6 lacs à franchir pour se rendre au terme actuel du secteur, et que la suite ne se présente guère différente, nous verrons ultérieurement si leur utilisation est préférable au bateau, qui demande des allées et venues pour chaque lac et chaque participant, faisant ainsi perdre un temps considérable.

Pour l'heure, notre tâche est terminée, nous pouvons regagner le grand jour. Au départ de la galerie du Graal nous tentons encore d'abaisser le niveau du lac, mais sans outils adéquats c'est encore loin d'être suffisant pour rester au sec.
Avec un TPST de 8 heures, cette journée fut nécessaire avant de poursuivre les découvertes, il en faudra encore une pour aménager correctement cette fichue galerie du Graal, qu'il aurait été plus judicieux de nommer : Galerie de la Graille...